Accueil


Je m’appelle Natacha Romma.

Je suis Product manager, Product owner et UX designer/researcher spécialisée dans la stratégie produit, l’analyse du besoin et du comportement de l’utilisateur.

Je suis passionnée par les méthodes qui permettent de concevoir de meilleurs produits (Design Thinking, Lean Startup/UX, Design SprintAgile…).

Avant de devenir Product manager, j’ai soutenu une thèse de doctorat et conduit plusieurs projets de recherche appliquée en sciences du comportement (psychologie sociale, économie comportementale, ergonomie cognitive, ethnographie…).

J’ai rassemblé ici quelques-unes de mes publications et autres essais dans ce domaine.

J’espère que cette modeste contribution pourra être utile à ceux qui s’intéressent à ces sujets.

Communication engageante

Le concept de la communication engageante est né en France dans les années 2000 du rapprochement de la communication persuasive (messages mêlant astucieusement l’information et l’argumentation pour modifier les attitudes du public cible) et des techniques d’engagement (obtention de nouveaux comportements dans un contexte de liberté par l’exploitation de certains mécanismes psychologiques).

En simplifiant, la communication engageante consiste à ajouter au message persuasif une proposition d’action facile à réaliser. Non contraignante, en accord avec nos attitudes et facile à accepter, cette proposition d’action facilitera notre prise de décision indispensable pour traduire nos attitudes en actes concrets.

Davantage connus dans les pays anglo-saxons, les principes de la communication engageante sont utilisés dans le cadre des politiques publiques pour favoriser l’adoption de comportements responsables dans les domaines tels que la préservation de l’environnement, la santé, la sécurité routière, l’éducation des populations fragilisées, etc. De même, les techniques de la communication engageante sont parfois utilisées par les professionnels du marketing pour promouvoir des produits ou des services.

« Efficacité de la communication engageante pour promouvoir l’éco-citoyenneté sur le Web : comprendre ce qui nous fait agir grâce aux Web analytics »

17e congrès de la Société française des sciences de l’information et de la communication (SFSIC)
Dijon, 23-25 juin 2010

L’efficacité de la communication engageante a surtout été démontrée dans le contexte d’interactions interpersonnelles. En effet, la pression sociale (ce que l’on va penser de moi) fait que nous acceptons plus facilement de petites demandes qui nous sont adressées directement par d’autres personnes. L’évaluation d’impact y est également plus facile à mettre en place : on peut d’une façon ou d’une autre observer nos comportements à la suite de la demande qui nous est faite.

Les choses sont différentes si le concept de la communication engageante est appliqué à un média en ligne. Dans ce contexte, il n’y a généralement plus de pression sociale, et il est d’autant plus difficile de savoir ce que la personne a fait (ou pas) après avoir visionné tel ou tel contenu.

Dans cet article, j’explique comment une expérimentation que j’ai réalisée en 2009 avec le soutien du laboratoire I3M et de l’équipe Ikea Toulon a permis de mesurer l’impact d’un site Web « engageant » grâce à l’analyse des traces de navigation.

Télécharger le PDF
Présentation PPT

 


« Communication de changement comportemental sur le Web : comparer l’efficacité de la persuasion et de l’engagement pour promouvoir l’éco-citoyenneté »

Thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication
Université de Toulon, laboratoire I3M (Information, Milieux, Médias, Médiations – EA 3820), 2010

Ce travail expérimental a permis de démontrer que lorsque nous visionnons un site Web qui a pour objectif de nous faire agir, la probabilité que nous réalisions par la suite le comportement attendu est 2 fois plus élevée si le site est conçu selon les principes de la communication engageante.

Télécharger le PDF
Présentation PPT

Sciences du comportement

Les sciences du comportement (économie comportementale, psychologie sociale, ethnographie, ergonomie cognitive, neurosciences…) apportent de nombreux enseignements très intéressants qui peuvent être avantageusement exploités pour accélérer l’adoption de nouveaux produits et services, améliorer l’efficacité des politiques publiques ou encore transformer les organisations.

Quels sont les leviers d’influence sur les comportements ? Quels sont les mécanismes de prise de décision individuelle ? Comment les biais cognitifs nous aident-ils au quotidien à faire face à des quantités d’information, mais peuvent aussi être à l’origine d’erreurs d’appréciation ? Comment ajustons-nous nos comportements en fonction de ce que l’on voit ou pense savoir des comportements des autres ?…

« Mobiliser les sciences du comportement pour améliorer l’efficacité des politiques publiques et accélérer l’adoption de produits et services durables »

Article publié sur LinkedIn le 12 septembre 2018

Notes Product management

Adaptez votre produit à la personnalité de vos utilisateurs !

Selon le modèle des Big Five utilisé en psychologie, nos traits de personnalité varient selon 5 axes :

  • ouverture à l’expérience,
  • stabilité émotionnelle,
  • extraversion,
  • caractère consciencieux,
  • agréabilité.

Pour créer un produit attractif aux yeux des utilisateurs potentiels, les chercheurs recommandent de transposer certains traits de personnalité des personnes que vous ciblez au produit que vous développez.

Par exemple, les personnes ont tendance à attribuer aux produits Apple les traits tels que l’ouverture d’esprit, la créativité, la rébellion… (cela ne veut pas dire que ce sont effectivement les traits de caractère des utilisateurs des produits Apple, comme le montre cette étude).

Les marques telles que Pepsi, Nike et plus récemment Samsung basent leur stratégie marketing sur l’attrait de l’image des utilisateurs de leurs produits aussi bien que sur les caractéristiques des produits eux-mêmes. Les consommateurs achètent donc ces produits non seulement pour leurs caractéristiques, mais aussi pour une certaine image de soi qu’ils véhiculent.

Qu’est-ce que l’économie de l’attention ?

Le business modèle de beaucoup de produits numériques (jeux vidéo, applications de réseaux sociaux, médias…) se base sur leur capacité à :

  • retenir l’attention de leurs utilisateurs,
  • maximiser le temps passé à utiliser le produit,
  • faire revenir les utilisateurs le plus souvent possible.

En un mot, ces produits sont assez addictifs. Après une première utilisation, on a envie de renouveler l’expérience. Et plus on passe de temps à utiliser ces produits, plus cela rapporte d’argent (directement ou indirectement) aux entreprises qui fournissent ces produits ou services.

De nombreuses techniques de rétention, notamment issues de la psychologie cognitive, sont utilisées par les concepteurs de ces produits pour faire (re)venir l’utilisateur. En voici quelques-unes.

  • Récompense aléatoire

La même action de l’utilisateur ne donne pas toujours le même résultat. Parfois, il ne se passe pas grand chose, et parfois l’utilisateur est récompensé de différentes façons. Par exemple, on peut être tenté de vérifier ses mails plus souvent que de raison dans l’attente de recevoir soit une réponse à un de nos mails importants, soit un mail intéressant auquel on ne s’attendait pas. De même, on est tenté de se connecter souvent aux réseaux sociaux pour voir s’il y a des notifications intéressantes.

  • Reconnaissance sociale

Certaines de nos actions peuvent être récompensées sous forme de validation sociale : des likes, des retweets, des mentions… On est donc tenté de revenir voir si l’une de nos actions précédentes a généré ce type de reconnaissance.

  • Rareté

Dans certains jeux, certaines options sont artificiellement rendues disponibles que très peu de temps (comme certains skins dans Fortnite), et ce de façon aléatoire. Cela nous pousse à aller vérifier aussi souvent que possible s’il y a une option intéressante disponible qui risquerait de ne pas durer.